Réorganisations logistiques chez les chargeurs :
étude des possibilités de réduction de la mobilité des marchandises
Problématique
La croissance du transport en Europe est préoccupante, en effet elle a totalement effacé les réductions des émissions de Gaz à Effet de Serre réalisées par les industriels. Il apparaît fondamental de limiter les transports et donc le déplacement des marchandises si nous voulons arriver à réduire les émissions de GES.
Dans ce contexte, la réflexion sur des organisations logistiques moins consommatrices de transport, a permis d’identifier des axes d’amélioration et de déterminer les éléments structurels qui pourraient les amplifier. Ces organisations sont testées sur des cas réels apportés par des industriels chargeurs.
Déroulement de l’étude
La première phase du projet a consisté à identifier des axes d’amélioration possible pour les chargeurs visant à réduire le nombre de kilomètres parcourus routiers (hors transfert modal).
La deuxième phase a consisté à illustrer certains des axes d’amélioration sur les cas réels de YOPLAIT (produits frais) et de la CAT (industrie automobile), en utilisant les modèles d’optimisation développés par EURODECISION.
Résultats
Les axes d’amélioration se situent :
- au niveau stratégique par :
– une réflexion dans un cadre production-logistique pour une « déspécialisation » marginale des sites de production (pour les gros flux, rapprocher la production de la consommation)
– un ajustement des architectures de réseau de distribution (localisation et nombre de points de rupture de charge) facilité par le recours aux prestataires (répartition des charges fixes)
– un pilotage cohérent des flux de transport d’approche et des flux de distribution terminale
- sur le plan de l’exploitation obtenir :
– une réduction de l’impact de l’augmentation des fréquences,
– une réduction des kilométrages et des arrêts, par le groupement des envois qui peuvent être assurés par des prestataires spécialisés par filières.
- sur le plan de la tarification des ressources de transport, une augmentation de la composante kilométrique pourrait aider à une prise de décision plus corrélée à la réduction des émissions de GES mais d’ores et déjà cette tarification (en particulier celle des prestataires) va à peu près dans le sens de cet objectif.
- sur le plan des systèmes d’informations : nécessité d’avoir des tableaux de bord fiables (suivi des flux en fréquence et volume) et des outils d’anticipation (adaptation réactive des ressources)
L’étude de certains axes d’améliorations font apparaître des gains potentiels intéressants en émission de GES. Néanmoins, les solutions à mettre en œuvre pour y parvenir (ex : déspécialisation d’usines) sont très coûteuses. Les coûts du transport routier actuel laissent penser qu’ils n’inciteront pas les sociétés à faire de tels investissements, et l’augmentation qu’il faudrait leur appliquer est important et peu envisageable aujourd’hui.
Exploitation des résultats
A court et moyen termes les améliorations peuvent être obtenues par le développement des systèmes de pilotage :
- stratégique : organisation des approvisionnements et localisation des stocks, cohérence amont-aval de la chaîne de transport
- tactique : mise en place de plans de transport évolutifs, échanges d’informations avec les prestataires exploitation en commun d’un même prestataire dans une filière donnée
- sans oublier la mise en place de tableaux de bord pertinents qui restent encore embryonnaires dans une grande partie des services logistiques des entreprises.
A long terme sensibiliser les entreprises et les distributeurs sur la réelle économie globale d’exploitation de l’ensemble production-logistique en fonction des localisations des productions des différentes gammes et, pour les distributeurs, les fréquences de livraison.
Coordonnées
- Responsable de l’étude : EURODECISION
- Autres partenaires : Université de Paris DAUPHINE, GROUPE CAT, YOPLAIT